Des repères historiques

Ces grands repères historiques concernent la période couverte par les documents des Archives lasalliennes.

à gauche : l'histoire de l'Institut

à droite, les événements concernant l'enseignement, en France ou dans d'autres pays

XVIIIe siècle : début de l'Institut

1719 :

à la mort de Jean-Baptiste de La Salle, l'Institut n'a pas d'existence légale, ni civile, ni religieuse. Les évêques le reconnaissent de fait par son travail apprécié d'éducation et d'instruction.

26 janvier 1725 :

Bulle d'approbation par le pape Benoît XIII ;
celle-ci est enregistrée au Parlement de Rouen le 12 mai 1725.
C'est la reconnaissance religieuse de l'Institut.

1726 à 1751 :

Période d'expansion de la scolarisation et avec elle, expansion des communautés et de la formation des novices.

1751 à 1777 :

Période de stabilisation dans un monde qui change. évolution des idées pédagogiques, de la vie chrétienne et des mentalités.
La vie des Frères n'est pas facile par elle-même et aussi en conséquence des oppositions rencontrées.

1777 à 1791 :

Période de consolidation avec le F. Supérieur Agathon.
Les difficultés s'estompent. L'Institut est reconnu partout. Les communautés resserrent leur unité et mettent en valeur l'héritage de Jean-Baptiste de La Salle.

1791 à 1804 :

C'est l'anéantissement. Frère Frumence, dans les communautés d'Italie, maintient vivant ce qui reste de l'Institut.





28 septembre 1724 :

Lettres patentes accordées par Louis XV.
C'est la reconnaissance légale de l'Institut.






En 1774 :

Louis XVI devient roi de France et de Navarre




1790-1792 :

l'époque de la Révolution
En 1790, la Constituante vote la Constitution civile du clergé.
Les Frères refusent généralement de prêter serment à cette Constitution.
Au cours de 1791 et 1792, des décisions sont prises en faveur d'une « instruction gratuite pour tous » (Plan de Condorcet).

18 août 1792 :

La loi de suppression des congrégations est votée :
« Les congrégations laïques, telles que celle des Frères de l'école chrétienne sont éteintes et supprimées à dater du jour de la publication du présent décret. »

Les 5 premiers Supérieurs Généraux : de l'époque de Jean-Baptiste de La Salle à la Révolution française

Frère Bathélemy      Frère Timothée      Frère Claude      Frère Florence      Frère Agathon

(Dessins de la biographie de « Saint Jean-Baptiste de La Salle » par Armand Ravelet, édition de 1933)

XIXe siècle : restauration, développement et début de l'internationalisation

1804 à 1830 :

Rétablissement de l'Institut et de son existence légale, à partir de Lyon, grâce au cardinal Fesch, oncle de Napoléon.
Le Frère Frumence revient d'Italie ; nommé comme « Vicaire général », il est reconnu comme Supérieur.
Des oeuvres scolaires, limitées à l'enseignement élémentaire, sont créées dans de nombreuses villes.
Le recrutement de membres de l'Institut recommence.

1830 à 1850 :

Après cette restauration vient une phase de progression des effectifs et donc des oeuvres avec une diversification des activités des Frères. L'Institut se structure.
En Europe, c'est la période de conquête de la liberté  d'enseignement.

Début de l'enseignement technique
1850 à 1875 :

Sous le Frère Philippe, Supérieur Général pendant 36 ans, développement rapide de l'Institut, en France et dans les pays voisins. La croissance des effectifs et des oeuvres s'accompagne d'une formation des Frères plus forte.
En France, débat sur la gratuité de l'enseignement public.

1875 à 1904 :

Période de mutations.
Dans les années 1880 à 1890, les Frères qui étaient instituteurs communaux sont chassés des écoles publiques.
Ils créent de nombreuses « écoles libres ».

En 1888, béatification de Jean-Baptiste de La Salle suivie, en 1900, de sa canonisation.

En novembre 1804
Napoléon Bonaparte approuve le rapport qui permet aux Frères de la Doctrine chrétienne d'établir leurs écoles à Lyon.
En 1806-1808,

l'enseignement est réorganisé :
l'Université impériale a en charge l'enseignement secondaire;
les écoles primaires sont laissées au soin des communes ou aux initiatives privées.

28 juin 1833 :

La loi Guizot est promulguée.
Elle organise l'enseignement élémentaire.
Toute commune de plus de 500 habitants doit entretenir une école et un (des) instituteur(s)

15 mars 1850 :

la loi Falloux complète la loi Guizot.
Elle laisse une grande place à l'enseignement confessionnel.
Elle oblige les communes de plus de 800 habitants à créer une école pour les filles.

Guerre de 1870

(Pendant la guerre de 1870, de nombreux Frères deviennent infirmiers, brancardiers, et même fossoyeurs...)



En 1881-1882 :

Jules Ferry fait adopter le principe d'une école gratuite, laïque et obligatoire pour tous les enfants de 6 à 13 ans.
L'enseignement public est laïcisé

30 octobre 1886 :

La loi Goblet établit que « dans les écoles publiques l'enseignement est exclusivement confié à un personnel laïque. ».
La mise en oeuvre de cette décision est obligatoire dans un délai de 5 ans, donc avant octobre 1891.

Le XXe siècle : suppression en France, développement international, reconnaissance

1904 à 1910 :

Beaucoup de Frères quittent leurs écoles. Certains partent dans d'autres pays (Espagne, Belgique, Mexique, Colombie, Argentine, Canada, états-Unis, Moyen-Orient, Afrique du Nord...).

D'autres choisissent de se séculariser pour continuer leurs oeuvres, mais sans lien officiel avec la congrégation.

Bilan de la sécularisation : sur environ 10 500 Frères

  • 3 500 se sont sécularisés ; un grand nombre dès l'année 1905
  • 1 700 sont sortis de l'Institut
  • La plupart des autres se sont expatriés.
  • Sur les 1 350 écoles, 800 sont fermées en 1904, 180 en 1905, 150 en 1906, 85 en 1907...

Le 1er juillet 1914, les arrêtés de fermeture des dernières écoles sont promulgués. La déclaration de guerre en suspend l'application.

Après 1918, :

l'Institut, même sans existence légale, se réorganise en France.
Les écoles ne peuvent se maintenir que par la contribution des familles ou des dons. La situation économique est délicate.
Le nombre de Frères oscille autour de 4 000.

1920 à 1940

le nombre de Frères est stable en France. Mais il augmente dans de nombreuses parties du monde, dans les pays voisins d'Europe (Espagne, Belgique, Hollande, Italie...), en Europe centrale, en Amérique du Nord ou en Amérique latine, dans les pays alors « colonies »...

Après la seconde guerre mondiale, la situation économique des écoles est souvent très difficile.

1960 à 1970 :

la généralisation des contrats d'association avec l'État.

1978 :

fondation de l'Association La Salle, comme association des Chefs d'établissement. Cette Association sera chargée de l'exercice de la Tutelle.

9 février 2000 :

l'Institut est officiellement reconnu en France, comme association agréée par le Ministère de l'Intérieur.

La loi du 7 juillet 1904.

Article 1 : « l'enseignement de tout ordre et de toute nature est interdit aux congrégations. »

Article 4 : « les congrégations seront dissoutes de plein droit par le fait de la fermeture de leur dernier établissement. »

Article 5 : « le liquidateur (...) sera chargé de dresser l'inventaire des biens des congrégations (...) en vue de précéder à la liquidation des biens et valeurs des congrégations dissoutes »...

1920-1945 : développement et persécution

Dans le monde, le nombre de Frères évolue de 12 000 à 14 500 environ.

Mais la période est également marquée par des persécutions :

* Au Mexique : vers 1935-1940, les Frères ne peuvent accueillir leurs élèves que dans des maisons particulières...

* En Espagne, 165 Frères ont été exécutés entre 1936 et 1939 ; 97 dans le seul District de Barcelone.

* En Allemagne et Autriche, les Frères sont contraints de fermer des écoles, certains obligés de s'exiler, d'autres condamnés au camp de concentration...

* Aux Philippines, 16 Frères du collège de Manille sont tués le 12 février 1945 par les soldats japonais...

Pendant la seconde guerre mondiale,

près de 1 400 Frères sont mobilisés, 73 sont tués;
il y a eu 297 prisonniers...




En France la loi Debré du 31 décembre 1959 :

« L'état proclame et respecte la liberté de l'enseignement et en garantit l'exercice aux établissements privés régulièrement ouverts. »

Les établissements privés passent un contrat avec l'état : contrat simple, contrat d'association...

Autres documents

  1. La liste des Supérieurs généraux et des Maisons généralices de l'Institut.
    Les déplacements successifs de la Maison généralice accompagnent les grandes étapes de l'histoire de l'Institut.
  2. Lexique lasallien. Il présente des termes particuliers à l'Institut des Frères des écoles chrétiennes et souvent utilisés dans les documents historiques.